Beatrice Cordiano, scientifique embarquée à bord d'Energy Observer et experte en énergies durables, a initié cette conférence en revenant sur les technologies qui composent le mix énergétique de notre navire, de la production au stockage de l'énergie avec une combinaison d'énergies renouvelables et d'hydrogène vert produit à bord.
L'occasion de partager les contenus audiovisuels produits en amont de l'arrivée d'Energy Observer pour comprendre les enjeux de la transition énergétique en Afrique du Sud, dont la production d'électricité repose à 85% sur le charbon, ainsi que les solutions permettant de verdir la production énergétique du pays.
Naseeba Abbas, doctorante et maître de conférence en chimie à l'université du Cap, a ensuite pris la parole sur le potentiel de l'hydrogène vert en Afrique du Sud.
Elle est notamment revenue sur la classification entre hydrogène vert et gris, ainsi que la nécessité d'anticiper les conséquences environnementales de la production à plus grande échelle de ce vecteur énergétique.
Ziba Raian, chercheuse sur les technologies d'électrolyse à PEM (Proton Exchange Membrane) a partagé l'avancée de ses travaux dans le contexte de la stratégie nationale sur le développement de l'hydrogène vert. La question de l'iridium, qui compose la membrane de l'électrolyseur, est centrale dans ses recherches avec des découvertes permettant de réduire de 9% la quantité d'iridium requise dans les électrolyseurs. L'objectif ? Une meilleure utilisation des métaux rares nécessaires au développement des technologies de production de l'hydrogène vert.
C'est la question posée par le professeur Harro Von Blottnitz, Directeur du groupe de recherche sur les systèmes énergétiques à l'Université du Cap. Il s'interroge sur la manière dont les modifications dans le secteur de l'énergie en Afrique du Sud impacteront l'économie et la société dans son ensemble. Pour atteindre la neutralité carbone, l'Afrique du Sud a besoin de beaucoup plus d'électricité !
Cette conférence s'est conclue avec Iyaloo Akuaake, spécialiste de la question de l'hydrogène vert en Namibie qui se positionne comme un acteur majeur de la région sur ce sujet, avec des ressources exceptionnelles d'énergie solaire et éolienne, propices au développement d’une économie hydrogène.
Un avantage contrebalancé par la théorie de la "malédiction des ressources", malheureusement bien connue sur le continent : l'Afrique possède de nombreuses richesses naturelles, des minerais, ainsi que du gaz et du pétrole, mais les bénéfices n'ont pas toujours été au rendez-vous pour la société et le développement des pays.
La Namibie a le potentiel de devenir un leader de l'hydrogène vert sur le continent africain, mais il est essentiel d’élaborer une stratégie en la matière pour maximiser les avantages pour le pays.
"La gouvernance a un rôle très important à jouer, pour s'assurer que les revenus sont utilisés à bon escient. Dans de nombreux pays africains, nous manquons de transparence et de gouvernance sur la manière dont les revenus sont utilisés et dans quelle poche ils aboutissent."
Des échanges passionnants qui se sont achevés sur notre navire laboratoire, dont la prochaine destination sera la Namibie comme conclusion de son chapitre africain.